VI Congreso de Saberes Africanos Americanos y Caribeños
Déclaration finale du VIe Congrès international des Savoirs africains, américains et caribéens "Conflits actuels et nouvelles tendances politiques dans le Sud Global".
Réalisé du 16 au 18 novembre 2022 à Caracas, République bolivarienne du Venezuela, dans le cadre de la Foire internationale du livre du Venezuela (FILVEN 2022).
Considérant l'émergence dans les pays et les peuples du Sud d'importants mouvements politiques et sociaux luttant contre l'oppression et l'exploitation des puissances impérialistes.
Considérant que dans les puissances du Nord, il y a aussi le Sud dans des secteurs pertinents de la population qui souffrent de la faim et de la misère, ce qui engendre la résistance et la lutte contre les exploiteurs et le régime capitaliste.
Considérant que dans la pandémie de Covid-19, les puissances du Nord ont une fois de plus montré leur visage individualiste, égoïste et exploiteur en refusant de libérer les brevets des vaccins, au détriment des pays du Sud.
Conscients que la lutte contre l'injustice et l'exploitation nous unit dans la diversité en tant que Sud global, dont les liens se renforcent chaque jour.
Convaincus que la construction d'une société plus digne et plus humaine doit être inclusive, en tenant compte des aspects culturels, des langues, des croyances religieuses, des origines ethniques, de l'égalité des sexes et du respect de la terre mère.
Fidèles à l'héritage des dirigeants du Sud global, qui ont consacré leur vie à la lutte contre le colonialisme, l'exclusion, le racisme et pour la liberté, la justice et l'égalité.
Convaincus que l'étude et la connaissance des processus historiques, politiques, sociaux et culturels des pays et des peuples du Sud nous donneront la force idéologique pour combattre les puissances impériales.
Gardant à l'esprit que la menace de guerre nucléaire et l'utilisation d'armes de destruction massive menacent l'existence de l'humanité, produit des ambitions impériales des États-Unis et de leurs alliés de l'Union européenne qui refusent d'accepter la fin du monde unipolaire.
Face à la nouvelle réalité que vit notre Amérique, avec le retour de gouvernements d'avant-garde, de gauche, populaires et progressistes qui proposent l'unité de la région, les forces de la droite internationale avec la complicité de l'empire américain cherchent à saboter l'idéal de la "Grande Patrie" de Simón Bolívar.
Constatant les tentatives des puissances impériales d'Europe et des États-Unis de recoloniser l'Afrique et la péninsule arabe en exploitant leurs richesses écosystémiques et en stimulant des guerres fratricides de nature religieuse.
Considérant les développements en Asie et les tentatives américaines de contrer l'influence de la Chine à l'échelle mondiale en encourageant le séparatisme taïwanais et en réarmant le Japon, en maintenant le blocus de l'Iran et en formant le groupe QUAD, composé des États-Unis, de l'Inde, de l'Australie et du Japon.
Tenant compte des tentatives de colonisation de la Russie par des guerres de conquête de la part des États-Unis et de l'Union européenne, avec son bras armé l'OTAN, par un soutien inconditionnel à l'Ukraine dans le conflit en cours dans cette région.
Notant que la crise climatique est devenue une menace pour le monde industrialisé, mais que les conséquences sont également de nature irréversible pour les pays du Sud et leurs populations, où se concentre la majorité de l'humanité, avec des niveaux élevés de pauvreté et de misère, exacerbés par des inondations dévastatrices, des vagues de chaleur intenses, des pluies diluviennes, des tempêtes et des ouragans.
Considérant que les pays des Caraïbes insulaires, sans être à l'origine d'une forte pollution, subissent le fort impact du changement climatique, dont les premières causes sont les compagnies pétrolières et gazières transnationales, qui génèrent l'élévation du niveau de la mer, les tempêtes océaniques et les ouragans qui frappent cette région.
Réfléchissant qu’au XXIe siècle, dans les Caraïbes insulaires, quatorze pays ont des régimes gouvernementaux liés à la monarchie britannique, ce qui en fait des systèmes de gouvernement obsolètes en pleine ère républicaine et démocratique :
Nous, les participants du VIe Congrès international des Savoirs africains, américains et caribéens « Conflits actuels et nouvelles tendances politiques dans le Sud Global », réunis dans la ville de Caracas, République bolivarienne du Venezuela, du 16 au 18 novembre 2022, où nous présentons nos recherches sur les thèmes associés et qui nous convoquent, déclarons :
1. Nous reconnaissons l'importance d'étudier la pensée des figures les plus marquantes de la lutte anticolonialiste en Afrique, dans notre Amérique et en Asie, ainsi que la contribution de la lutte des peuples, dont le but est de conquérir une société plus digne et plus humaine, et l'intégration des gouvernements et des peuples du Sud en voie de mondialisation, qui servent de support politique et culturel aux luttes pour la seconde et véritable indépendance.
2. Nous rejetons les fausses guerres de religion menées par les puissances du Nord à l'encontre de l'Afrique et des pays arabes dans le but de continuer à exploiter les ressources naturelles ainsi que le contrôle géopolitique de la région, comme cela se passe aujourd'hui au Mali, au Burkina Faso, en Ethiopie, en Somalie, au Mozambique, au Yémen, au Sahara occidental, entre autres.
3. Nous exigeons le respect et respectons le droit des peuples du Sud à construire le projet politique et social qui représente leur autodétermination et leur souveraineté sans aucun type d'intervention extérieure.
4. Nous nous félicitons de l'arrivée d'un nouveau gouvernement en République de Colombie et de la présence significative des peuples d'ascendance africaine représentés par la vice-présidente Francia Márquez. Nous saluons également la victoire électorale du camarade Lula Da Silva, contre les forces du fascisme au Brésil. Cette nouvelle vague de gouvernements de gauche, progressistes ou d'avant-garde dans notre Amérique est un grand stimulant pour renforcer les mécanismes d'intégration et de coopération régionale tels que la CAN, l'UNASUR, la CELAC, l'ALBA, le MERCOSUR et la relance du Sommet Amérique du Sud-Afrique (ASA).
5. Nous condamnons les tentatives séparatistes et de coup d'Etat de la droite bolivienne qui cherche à diviser la Bolivie afin d'affaiblir le projet politique du Bien Vivre et l'intégration de notre Amérique. Nous rejetons également la proposition du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, d'envoyer à nouveau des forces de prétendue pacification pour occuper et réprimer le soulèvement populaire en Haïti, sous le prétexte d'éliminer les gangs de la drogue.
6. Nous célébrons l’adoption d’un système républicain par la Barbade, en laissant derrière la direction du gouvernement britannique, et nous encourageons également les propositions des pays Antigua-et-Barbuda, Saint-Christophe-et-Nevis, Grenade, Bahamas, Jamaïque, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les Grenadines, qui ont aussi initié le processus pour adopter un système de gouvernement républicain et non monarchique.
7. Nous soutenons la déclaration du Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda qui, au nom des pays des Caraïbes insulaires, a proposé à la COP27, en Egypte, que les transnationales du pétrole et du gaz doivent payer une taxe globale sur le carbone sur leurs profits, comme source de financement des dommages et pertes causés à la nature.
8. Nous défendons haut et fort la préservation des écosystèmes. C’est pour cette raison que nous saluons l'initiative du président de la Colombie, Gustavo Petro, soutenu par le gouvernement du Venezuela et du Suriname, de reprendre les frontières et de protéger l’Amazonie.
9. Nous refusons le rôle que jouent les médias en se plient aux politiques du système capitaliste et contre les mouvements populaires afin de les démobiliser, cachant et déformant la réalité.
10. Nous condamnons la politique mise en place par les classes dominantes via les FAKE NEWS et le LAWFARE ; une politique de communication basée sur le mensonge et complétée par des juges de tendances politiques de droite formés aux États-Unis, pour discréditer les dirigeants populaires et les retirer de l'activité politique en inventant et en préparant des affaires judiciaires avec de fausses accusations de corruption pour les condamner à la prison, comme cela a été essayé avec Rafael Correa en Équateur et Cristina Fernández en Argentine, et comme cela s'est produit avec Lula Da Silva au Brésil.
11. Nous condamnons la guerre économique brutale menée par les Etats Unis contre la République bolivarienne du Venezuela, la Cuba socialiste, le Nicaragua sandiniste, l'Iran et la Fédération de Russie, afin d'affaiblir le pouvoir populaire qui soutient les projets politiques des pays susmentionnés.
12º Nous rejetons l'agression impérialiste des États-Unis, de l'Union européenne et de son bras armé, l'OTAN, contre les pays africains et les pays arabes, qui a causé la mort et l'extermination de populations entières et la destruction de leur héritage culturel.
13. Nous condamnons les provocations contre la Chine et le soutien explicite aux ambitions séparatistes de Taiwan, ainsi que l'incitation à la guerre dans le conflit entre la Fédération de Russie et l'Ukraine, pour balkaniser le pays slave, cherchant le contrôle politique de la région.
14. Nous nous opposons à l’agressive politique impériale américaine qui pourrait conduire à une guerre nucléaire, mettant en danger l’existence de l’espèce humaine et de tous les êtres vivants.
15. Nous prônons la paix dans le monde et la coexistence pacifique entre les différents gouvernements et peuples du monde.
16. Nous nous identifions et valorisons les processus d'émancipation des pays et des peuples du Sud globalisé, et nous nous engageons à leur défense inconditionnelle, dans tous les domaines où les circonstances nous l’imposent.
17. Nous voudrions également mettre en lumière le rôle des commandants Fidel Castro et Hugo Chávez Frías, pour leurs idées claires et convaincantes, promoteurs du savoir et qui ont toujours su mettre l’accent sur la lutte permanente pour l'intégration des gouvernements et des peuples du Sud.
18. Réaffirmons notre soutien à la République bolivarienne du Venezuela et à son droit historique et légitime d’exercer sa souveraineté sur le territoire d’Essequibo, et la reconnaissance de l’Accord de Genève comme seul instrument en vue de faciliter un règlement pacifique au différend territorial avec la République Coopérative du Guyana.
19. Nous sommes conscients que le destin du processus politique bolivarien est aussi le destin des peuples de pays de l'hémisphère sud et surtout de Notre Amérique, et dans une large mesure l'espoir de l'humanité, pour un monde de justice, de paix et d'amour. Nous condamnons fermement la saisie de l’or vénézuélien au Royaume-Uni et l’expropriation de la société Citgo aux États-Unis. Nous réaffirmons notre engagement et notre solidarité avec la révolution, le peuple et le gouvernement bolivarien du Venezuela.
20. Nous aspirons et proposons que ces événements aient lieu périodiquement, sur la terre du Libérateur Simon Bolivar, et que des activités similaires soient menées dans d'autres pays du Sud global, afin de massifier la théorie qui éclaire l'action révolutionnaire des peuples.
21. Nous remercions le personnel de l'Institut de Recherche Stratégique sur l'Afrique et sa Diaspora "Centre de Savoir Africains, Américains et Caribéens », et en particulier son recteur fondateur, Reinaldo Bolivar, l'Institut Simon Bolívar, le Centre International Miranda, l'Université Nationale Expérimentale Simon Rodriguez, l'Université bolivarienne du Venezuela, l'Université Catholique Santa Rosa de Lima, l'Université polytechnique territoriale d'Aragua, l'Université Expérimentale Nationale Des Arts, pour l'organisation et le Ministère du pouvoir populaire pour la culture, le Ministère du pouvoir populaire pour l'Enseignement Universitaire, le Ministère du Pouvoir Populaire pour les Relations Extérieures, le Groupe Parlementaire d'Amitié avec le Parlement Africain et le Musée Bolivien, pour avoir accompagné cet événement. Nous remercions également les médias du Venezuela et du Sud global qui ont diffusé et ont assuré la couverture médiatique de cet important congrès.
22. Nous remercions l’Institut de Recherche Stratégique sur l’Afrique et sa Diaspora pour les attentions et les occasions offertes en tant qu’hôte de ce VIe Congrès pour présenter nos travaux et expériences, Cela permettra sans aucun doute de mieux connaître et d’impliquer les peuples et les gouvernements d’avant-garde, de gauche et progressistes du Sud.
23. Les participants au VIe Congrès international américain et caribéen "Conflits actuels et nouvelles tendances politiques du Sud global", approuvent cette déclaration finale le 18 novembre 2022, dans la ville de Caracas, République bolivarienne du Venezuela.
Traducción cortesía Embajador Carlos Feo
Publicado por AiSUR